D’après le plan initial, après être arrivé en Turquie par le sud, j’étais censé remonter jusqu’à Istanbul par la côte égéenne avant de traverser le pays longitudinalement. Mais suite au retard que j’ai pris ces premiers mois en m’amusant dans les Balkans, et à cause de la saison hivernale à venir, il fallait faire un choix: soit me dépêcher de rejoindre l’Iran pour arriver vers Shiraz et le sud du pays à l’hiver, soit, au contraire, bien prendre mon temps, devoir traîner presque, pour arriver en Géorgie, où je me serais arrêté quelques mois histoire de passer la saison froide avant de continuer mon voyage au printemps prochain.
En arrivant en Turquie, la question de ce dilemme se posait encore, bien que j’aie commencé à accepter, sans en être certain, que j’allais devoir m’arrêter en Géorgie trois ou quatre mois. Mais de ce choix irrésolu dépendait la direction dans laquelle j’allais rouler ce jour-là: soit vers l’ouest pour Bodrum et İzmir, soit à l’opposé vers Antalya. À Marmaris, j’ai donc pris une journée pour finalement arriver à une réponse. Durant cette journée, au gré des mes discussions avec des serveurs, vendeurs, libraires, ou amis voyageurs, j’ai pris la décision de m’orienter vers l’est tout de suite, sans remonter jusqu’à Istanbul, avec un plein optimisme qui me permet de penser que j’arriverai à compléter ce voyage sans devoir m’arrêter pour l’hiver, ce qui marquerait une pause quelque peu illogique dans ce qui est premièrement, rappelons-le, un voyage à vélo, et qu’un vélo, ça veut rouler.
Je garde donc la merveilleuse ville d’Istanbul et le Caucase pour un futur voyage, et demain, cap sur l’est !