Samedi 30 avril 2022

0km.

Split.

Réveil très tard, en début d’après-midi. J’avais besoin du sommeil. Alexia m’a écrit, elle m’avait envoyé une lettre à Split, qu’on ne m’a apparemment pas donné l’autre jour. Je retourne donc à la poste, mais ils n’ont vraiment rien. Alexia l’a envoyée il y a trois semaines, ils ne l’ont donc pas retournée ou jetée. On ne saura jamais. Il y a encore une chance qu’elle soit retournée à l’expéditrice. Ça fait partie de l’excitation de la correspondance épistolaire !

Je retourne chez Fig pour manger le Roasted Root Vegetables & Hummus: patates douces, fenouil, betterave, carottes cuites au four et servi sur un lit de houmous. Ils utilisent une sauce au miel et à la betterave, je n’en sais rien mais c’est tellement bon. Je demande de parler au chef, qui accepte de m’envoyer les recettes par email.

Roasted Root Vegetables & Hummus

Je fais de l’ordre dans mes sacoches de vélo, donne mon grand pull vert à l’auberge de jeunesse, installe le porte-bouteille pour le conteneur à pétrole sur mon vélo. Le soir, je retourne à Fig pour goûter les frites de patate douce à une sauce à l’ail maison vegan et leur dessert vegan; tout est encore parfait. Pauline et Émilie sont passées près de la petite église où j’ai campé hier soir, mais sans trouver les bracelets. Peut-être les avais-je mis dans une poche ouverte en repartant puis égarés en chemin. Ma foi, j’ai accepté qu’ils sont perdus, je remercie les filles d’être passé voir à l’église.

C’est samedi soir, tout le monde veut faire la fête, et du coup moi aussi. Après un petit verre à l’auberge de jeunesse avec Mark, un des volontaires à l’auberge qui me prend un peu sous son aile concernant les sorties et les toxiques, et Steven, notre hôte. Ce dernier est Croate et connaît donc un bar sympa éloigné de la ville où sortent les locaux, le Adriatic Social Club. Luminaires aux goûts tendances mais délicats qui éclairent la salle d’une lumière chaude et douce, deux deejays qui mixent des platines au fond du bar devant une étagère remplie de vinyles, l’ambiance est là. Et c’est bien rempli, mais pas trop, juste assez pour qu’on ne s’y sente pas oppressé tout en ayant assez de paires d’yeux pour avoir un potentiel d’échange de regard agréable. Steven nous parle donc de l’histoire du quartier et des différents bars de Split autour de trois bouteilles de sa bière préférée, que je n’aime pas, voilà c’est dit, mais je n’aime pas la bière de manière générale, donc bon. Mark se chauffe, il a repéré des jolies paires d’yeux féminins et commence à avoir la bougeotte. Mais on a un autre bar à visiter, le Bar Basket juste en face de la rue et plus ancien bar de Split. Belle atmosphère aussi, vibrante et chaleureuse. J’esquive la bière et prends un gin tonic cette fois-ci. Comme le dit Mark lui-même, il est un eye-catcher ici, de par sa couleur de peau foncée, teinte rare dans la ville. Plus même que Pika, l’adorable chienne de Steven. Il est survolté et commence à déclencher des mouvements de corps. Steven nous raconte l’ouverture de sa première auberge de jeunesse il y a dix ans, à Split également, avec son ex-copine. Au début de leur relation, elle a acquis quatre chats, puis deux autres, et encore, jusqu’à avoir plus de vingt chats. Traduction de Steven: quelque chose n’allait visiblement pas, ils ont acheté une deuxième auberge et se sont séparés équitablement. Depuis cinq ans, c’est donc le Tchaikovsky que Steven tient. Ce dernier doit d’ailleurs rentrer, on retourne donc à l’auberge puis Mark et moi allons au Charlie’s, mais c’est naze ce soir, il n’y a littéralement que des hommes, dont au moins deux enterrements de vie de garçons, ambiance lourde donc. On décide rapidement de détaler et de retourner au Social Club, Mark déterminé à choper quelques numéros. Un autre verre et c’est parti, Mark nous fait maintenant des mouvements de danse complètement extravertis au milieu d’un public qui n’est pas encore prêt à ça; il est apparemment trop tôt pour la disco d’après les mœurs locales. Mais je m’y mets aussi et c’est alors tous les regards qui pointent vers nous, souriants et amusés. On est les deux étrangers qui arrivent dans ce bar de locaux et se déchaînent sans honte, presque comme une obscénité. On approche du monde et trois numéros sont récoltés. Tous par Mark, moi, oh non, mon monde m’attend à la Fabrique, où l’on ne tarde d’ailleurs pas à se mener en Uber. Toute la bande francophone y est; un mélange de Françaises, expatriés en Roumanie, Péruvienne, Malgache, Suisse. Ils y jouent du rock, c’est bondé de monde, principalement des touristes ici. Danse, danse, puis on bouge, lentement, on ne sait pas trop où l’on va ni qui l’on suit, mais on se retrouve devant le 305. Entrée payante, il n’y en donc qui refusent d’y aller. On traîne devant un moment, et soudain on est à l’intérieur, on a payé, je ne sais plus pourquoi ni comment. Danse, danse, Émilie veut rentrer, éprise – ou pas ? – d’un Allemand, je les raccompagne à côté de Pauline. On aimerait ensuite ressortir mais c’est fermé, trop tard. On discute devant leur auberge de jeunesse, il y a des chats partout, la propriétaire est bizarre, très stricte, l’atmosphère de l’auberge est étrange, et soudain je fais le lien; c’est l’ancienne auberge de Steven tenu par son ex-copine. Drôle de coïncidence comme je les aime tant. Je rentre très tard, trop tard.

Pris durant la nuit.

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