100km, 5h39.
Cervigagno di Friuli, Aquilea, Grado, Staranzano.
Il a plu toute la nuit, et le temps s’est beaucoup refroidi, ce qui a impacté la qualité de mon sommeil. Le matin, j’attends une trêve de la pluie pour démonter la tente et me préparer, et juste au moment où je pars, l’eau recommence à tomber et j’enfile ma panopluie. J’ai appris de mes erreurs et cette fois je suis invincible.
Par ce temps, les promeneurs restent chez eux et ne sortent pas. J’ai le monde à moi, à partager avec les animaux, les oiseaux, la nature, qui, elle, resplendit sous ce nouvel arrosage tant attendu. J’observe des biches, des lièvres, des marmottes, des canards de différentes espèces, des hérons cendrés, des cygnes, et la végétation est verdoyante et vivante. Quel plaisir de pouvoir contempler tout cela.
À midi, je mange un spaghetti à l’arrabbiata suivi d’un tiramisu, dessert dont je ne peux décidément pas me passer. Sur la route pour Grado, il y a plusieurs vestiges romains autour d’Aquileia, et une basilique.
Puis je traverse le long pont Matteotti, d’où on peut observer une impressionnante et belle nature. Sur la droite, la lagune de Grado, et partout des petites îles, dont celle de Barbana et son sanctuaire. Un magnifique passage qui arrive à Grado, très balnéaire. La route continue ensuite le long du littoral. À un moment, la route revient juste à côté de la mer, sur une plage sauvage et boueuse d’une mer retirée, et on aperçoit tout le Golfe de Trieste, et la ville du même nom, au loin, où le ciel a l’air de se faire menaçant. Je vois un phare qui clignote, annonçant une possible tempête.
Sur toute cette route, le paysage continue d’être magnifique. C’est aussi le jeu de lumière créé par la bataille dans le ciel entre le soleil et les nuages bleu sombre. J’aperçois de nouveau des flamants roses, mais malheureusement aucune photo concluante n’en ressort. Aujourd’hui, après tous ces paysages plats, j’ai commencé à voir les chaînes de montagnes en Slovénie. Sur le dernier bout avant Monfalcone, je roule vite, poussé par cette même force qui se réveille toujours en moi juste avant que j’atteigne ma destination. J’arrive à l’auberge à 20h, c’est la chambre la moins chère que j’ai trouvée dans toute la région, et en appliquant la magouille d’outrepasser Booking, je gagne encore quelques euros. La chambre est petite, mais propre, c’est vraiment juste ce qu’il me faut pour cette courte nuit. Je sors chercher deux pizzas à côté, et une boîte remplie de pâtisseries. Ces dernières s’avèreront absolument immondes 👌🏻, mais les pizzas délicieuses, et j’ai accompagné mon repas mangé dans la chambre d’un chinotto, une de mes boissons préférées, en canette. J’ai des douleurs musculaires dues à l’effort, je fais un peu de stretching et vais au lit.
Aujourd’hui, une librairie internationale que j’avais contactée par email m’a répondu, et ils peuvent me commander le premier volume de l’autobiographie d’Elias Canetti. Ils se trouvent à Korčula, une petite île au sud de la Croatie, par laquelle je vais donc passer, ce qui devrait se faire dans trois ou quatre semaines. De quoi se réjouir !