34km, 2h06.
Portegrandi, Jesolo, Eraclea.
Il a plu toute la nuit et lorsque je me réveille, j’entends encore la pluie s’abattre doucement sur la toile de la tente, un son si agréable duquel je ne me laisserai jamais. L’eau crépite et je baigne dans un état hypnopompique entre différents états de conscience.
Je peux difficilement plier mes affaires sous ce temps, j’attends donc confortablement dans mon sac de couchage. Je lis, j’écris, je mange, je songe. Vers 13h, la pluie commence à se calmer, puis s’arrête. Je décide de partir et plie la tente. Je roule, quelques rayons de soleils arrivent à s’échapper de l’épaisse couverture de nuages. À Portegrandi, je rencontre Antonella, une cyclotouriste arrêtée près de son vélo qui donne à manger à sa chienne, qui voyage avec elle. Elle est partie depuis Milano il y a une dizaine de jours, a rejoint la Slovénie et fait maintenant Le chemin du retour. On discute un peu, puis la pluie coupe notre discussion et on continue nos chemins. J’ai rapidement sorti ma panoplie de pluie – que je vais dorénavant appeler ma panopluie -, de quoi, je le crois initialement en tout cas, braver toutes les eaux de Jupiter. Bientôt, la pluie redouble de force. Une longue route droite de presque dix kilomètres longe la lagune nord de Venise. Je n’y croise personne. En bord de route, les roseaux se succèdent aux rangées d’arbres, puis à une vue inouïe sur les îles de Venise, qu’on aperçoit au loin. La faune est riche, je perçois plein d’espèces d’oiseaux. Puis il y a une zone remplie de flamands roses. Ils viennent ici à la fin de l’hiver, certains habitent même ici tout au long de l’année. Depuis la route, la lagune se découvre, large sous le ciel grisâtre, et les flamands roses s’y déplacent lentement par centaines. Pour eux, c’est comme s’il n’y avait pas de pluie. Pendant que je roule, j’en vois des qui volent à la même vitesse que moi, leur long cou tombant et le bec levé, semblant plâner avant de retomber gracieusement sur l’eau. J’essaie de prendre une photo mais impossible sous la pluie. Après cette longue route, le chemin bifurque sur la droite et je suis un terrain jonché de flaques. Je dois avancer lentement, et malgré ça de l’eau pénètre dans mes chaussures, et mes mains sous les gants sont trempées. Malgré la situation misérable, je suis plutôt heureux, car j’ai atteints une sorte de stade où j’ai abandonné, accepté que je serai mouillé quoi qu’il en soit à ce stade. À Jesolo, je mange dans un café et cherche un hôtel. Je refais le coup de la demande direct pour la réduction, qui fonctionne à chaque fois. Je me dirige vers Eraclea et suis accueilli chaleureusement par la famille du B&B. Une fois dans la chambre, je me douche, mets mes affaires à sécher, et fais le point après cette première expérience sous la pluie: l’emballage de mon sac de couchage n’est pas étanche, mes gants non plus et ils prennent bien l’eau, mes chaussures Goretex fonctionnent bien, mais il faut absolument que je mette les guêtres imperméables la prochaine fois. Rien à redire sur les quatre sacoches latérales, mais mon sac de guidon n’est imperméable que dans sa partie principale et non dans les petites poches de côté, et tous mes billets sont trempés. Je prends à l’emporter dans un restaurant du coin et me repose dans ma chambre.
Une réponse sur « Jeudi 31 mars 2022 »
Sounds like an Irish day…here it’s been snowing since early and will stop tomorrow night .No one can believe it Have a great weekend Looking forward to hearing all about it…..