Dimanche 27 mars 2022

0km

Creazzo.

Au réveil, j’ai dormi assez en nombre d’heures, mais je me sens fatigué. On m’apprend plus tard que cette nuit a eu lieu le changement à l’heure d’été, et qu’on a donc perdu une heure, ce qui explique cela. C’est un changement pas mal conséquent pour moi dans la mesure où l’heure à laquelle se couche le soleil influence grandement l’heure à laquelle je déploie mon campement.

À 8h, on prend la voiture avec Martina, une collègue à Veronica qui vient aussi marcher. On roule jusqu’à Montebello, à un petit quart d’heure. Dès l’arrivée dans le petit village, il y a un énorme chaos parce que des voitures essayent de se parquer partout, et les participants se dirigent ensuite tous à pied jusqu’au point de départ. L’animation grandit au fur et à mesure que l’on s’approche de ce dernier, de la musique se fait entendre, une voix anime la place et il a des gens partout qui courent dans tous les sens; j’ai l’impression qu’il y a véritablement toute la province qui est ici aujourd’hui. Ces marches sont organisées chaque dimanche dans un endroit différent de la région, et pour trois euros, on reçoit de la nourriture et des boissons à plusieurs points de ravitaillement le long du parcours. J’adore le concept, et l’excitation qui anime le monde est très motivante. Il y a des marcheurs, des coureurs, des gens seuls, des familles, des enfants, et tout le monde est là pour participer ensemble à cette marche à travers les collines de Vincenza. Aux points de ravitaillement, chaque quelques kilomètres, de la musique live sur laquelle dansent les gens, on goûte des produits locaux – une mousse d’artichaut, de la confiture, de l’huile d’olive sur du pain -, on nous offre des feuilles d’oliviers pour la bonne fortune, ou il y a une dégustation de vin. Que du bonheur et de la bonne humeur! On a fait 13 kilomètres et les organisateurs attendaient plus de cinq milles personnes.

Martina, Veronica et moi.
La colonne de fourmis jusqu’au Castello di Montebello.

À midi, on mange des pâtes à la sauce pesto dans son jardin avec Alessandro. Puis, ils vont à une exposition de fleurs et Veronica me prête sa bicyclette vintage nommée Priscilla pour aller visiter Vincenza, qui se trouve à quatre kilomètres. Je commence par Le Teatro Olimpico, un théâtre créé par des académiciens qui ont chargé Andrea Palladio, un très fameux architecte de la région, sa construction. Inauguré en 1585, il est dessiné selon un style classique, en accord avec les types de représentations qu’il devait accueillir. En y entrant, il fait tout d’abord super froid, puis on se retrouve dans cette immense salle et on a l’impression d’être dans un théâtre Romain, entièrement en intérieur. Des gradins en demi-cercle occupent la moitié de l’espace, en face de la scène et son décor en bois en trois dimensions complété par un trompe-œil qui donne l’impression qu’elle se déroule encore loin derrière la salle. Il y a des colonnes blanches et des statues romaines sur chaque mur. Je suis arrivé juste à l’heure pour un jeu de lumière, qui est accompagné par une musique instrumentale envoûtante. Des projecteurs extrêmement bien placés permettent d’ajouter encore une impression de profondeur dans le décor, les statues ou les encastrements semblent ressortir encore mieux à mesure que les lumières bougent. J’en ai des frissons! Je trouve le théâtre magnifique.

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Après, je visite la Basilica Palladiano, du même artiste, qui n’est en fait pas une basilique mais un simple bâtiment immense qui abritait autrefois les marchés et reçoit aujourd’hui des expositions différentes. Le toit ressemble à une coque de bateau en bois renversée. Il y a également une belle galerie qui en fait le tour et qui donne une vue sur les rues animées du centre-ville. Je fonce ensuite à vélo jusqu’à la Villa Valmarana ai Nani, aussi construite par ce cher Palladio, qui est nommée d’après la famille à laquelle elle appartient depuis maintenant trois cents ans ; le suffixe ai Nani signifie aux nains, suite à une légende tragique à propos d’une princesse naine qui aurait vécu ici dans un château. La villa a été visitée par des dizaines et des dizaines de gens célèbres, la Reine d’Angleterre, des présidents américains, etc. et les  Valmarana sont fiers d’afficher le livre de signatures à l’entrée. La villa est pleine de fresques sur chaque mur de chaque salle, représentant différentes scènes de mythes romains, ou thématisées selon la campagne, les chinoiseries, le carnaval de Venise, les enfants, l’Olympe, etc. Je me mets à imaginer les personnes qui vivaient ici, ayant commandité ces peintures et pouvant les admirer chaque jour. Comme ils devaient se sentir instruits, chics, privilégiés.

La Villa Valmarana ai Nani.

Je me promène encore un peu dans la ville, il fait bon et beau, puis je reviens chez Veronica. On mange les trois ensemble puis on va se coucher, fatigués de nos journées bien actives.

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