54km, 3h47
Collombey, Monthey, St-Maurice, Sion.
Réveil à 7h45, alors que les rayons de soleil commencent juste à atteindre la toile de la tente. Je me suis réveillé plusieurs fois durant la nuit, à cause du vent et de l’inconfort. Aujourd’hui, il fait grand beau. J’entends des poules, un tracteur, quelques voix humaines, et le vrombissement des voitures lointaines. La tente est encore mouillée et je la range comme ça; je la sècherai plus tard. Je mange une grosse banane en admirant les sommets de montagnes enneigées qui se trouvent tout autour de moi. Je croise le propriétaire du terrain, le remercie, puis m’en vais. Le matin, je roule sans suivre la piste cyclable officielle; comme je suis dans une vallée, je peux difficilement complètement me tromper de chemin. Je passe dans des villages, flânant à ma guise et prenant le temps de tout admirer. Puis je tombe sur la route cyclable, près du Rhône. À St-Maurice, superbe monastère que j’aimerais bien venir visiter une autre fois. St-Maurice se trouve à un petit resserrement dans la vallée, et le vent y souffle donc super fort, canalisé par un effet d’entonnoir. Puis jusqu’à Martigny, un vent constant qui souffle dans la direction opposée m’empêche de facilement avancer. Ça doit souffler à 40-50km/h, sans répit. Au lieu de pouvoir rouler à un peu plus d 20km/h, sur une route plate, je suis à 11km/h. C’est pénible et fatiguant; j’en déclare le vent mon ennemi du jour!
En suivant la vallée, j’ai parfois l’impression que les montagnes m’entourant sont des gigantesques tsunamis figés. La taille monstre et la forme oppressante me donne un sentiment de sublime. Je songe à la petitesse de nos constructions de fourmis ici bas. On bouge dans tous les sens au milieu de la rigidité des grandes montagnes.
Près de Martigny, la vallée bifurque à angle droit et part sur la gauche. Je croise Yves, un cycliste de course qui me demande où je vais comme ça. Je lui demande à propos du vent et il m’explique que ça souffle très souvent comme ça, mais qu’à partir de Martigny, c’est beaucoup plus calme. Je suis rassuré, car ça relevait d’un véritable combat! Je continue de suivre le Route du Rhône. Sur de longs bouts, le chemin est monotone; la route aménagée sur la digue de la rivière offre toujours une vue pareille qui se répète. Au milieu de ça, je dois juste pédaler et rouler, rouler pour le simple fait de me déplacer plus loin. Proche de Sion, la route redevient un plus multitone. Je m’arrête à une jolie table de pique-nique pour manger le pamplemousse offert par Anda. Un délice! J’adore vraiment ce fruit.
J’arrive à Sion vers 15h et me dirige vers l’appartement de ma cousine. Chez elle, je monte mes sacs, prends une douche méritée, puis m’effondre de fatigue sur le canapé. Je m’endors presque instantanément. Je me réveille 1h30 plus tard, Alexia arrive bientôt et on va à Décathlon pour m’acheter des sardines (de tente) supplémentaires. On fait ensuite les courses puis on cuisine un spaghetti bolognèse végétarien. Après une journée d’effort, la nourriture est toujours absolument délicieuse, et j’en mange une quantité dont je ne soupçonnais même pas que j’étais capable. Après ça, je suis crevé et m’endors après avoir écrit mon journal.
Aphorismes du jour:
Nager à contre-courant contre le vent à vélo.
Le summum de l’égocentrisme: ignorer un bonjour.
Une réponse sur « Lundi 14 mars 2022 »
[…] première semaine, j’ai bravé le vent de la Vallée du Rhône avant d’être ravitaillé chez ma cousine Alexia à Sion. Puis j’ai passé le col du […]