Corinthe, Agioi THeodoroi, Kineta, Athènes.
76km, 4h18.
Je me réveille tôt. Laetitia part tantôt. Je me baigne tout nu dans la mer. Quelle belle sensation de plonger dans l’eau la première chose le matin, dès le réveil. Je suis rarement réveillé si tôt, et je ne sais pas si c’est pour cela, mais j’ai l’impression de voir des couleurs que je n’avais jamais vues avant dans le ciel.
Je dois arriver à Athènes aujourd’hui. J’ai peu dormi, mais je me sens en bonne forme le matin. Je roule jusqu’à Corinthe et traverse le canal éponyme.
Juste après, je suis pris d’une fatigue extrême. J’essaie d’avancer encore une heure ou deux, mais c’est comme si mon corps n’avait plus aucune énergie et était à bout. Chaque tour de pédale demande un effort immense. Je me pousse, mais dois m’arrêter près du premier arbre que je vois, à l’ombre, et je m’y endors instantanément, avant de me réveiller en sursaut quelques minutes plus tard à cause de mon vélo qui est tombé. Je continue jusqu’à un café, et m’endors à la table plus d’une heure. Je continue encore, mais je vois bien que je n’y arriverai pas, il me reste plus de cinquante kilomètres à parcourir. Je décide avec dépit de prendre le train à Kineta pour les derniers kilomètres. Hier avec Laetitia, on parlait justement de l’idée de devoir faire le trajet entier du voyage à vélo, sans prendre de train ou de bus. Laetitia disait que c’était un truc de mec de se poser une pareille condition. Mais on avait aussi coïncidemment parlé du fait de savoir écouter son corps et se reposer lorsqu’il le faut, chose que j’ai toujours eu de la peine à faire.
Quelques minutes plus tard, j’arrive à la gare d’Athènes, pédale jusqu’au Bedbox Hostel et y rencontre Lucas.