85km, 5h33.
Byllis, Gjirokastër.
À mon réveil, je descends au salon et le trouve vide. Le téléviseur est allumé sur une chaîne de nouvelles qui discute de politique, mais je l’ignore et m’approche de la fenêtre pour pencher mon visage au dehors et aperçois le jardin illuminé d’un brillant soleil et Cristina et Hajder qui y sont occupés, dos courbés à déraciner des herbes et déplacer des seaux. Je sors les rejoindre, courbant ma route autour des poules et des poussins qui courent dans tous les sens. Ils me font visiter le jardin plein de fierté, me faisant goûter les différents fruits des arbres. On déterre quelques patates à manger pour le petit-déjeuner.


Hajder cueille ensuite un concombre en le tournant sur lui-même jusqu’à ce que sa tige se casse, puis me le tend pour que je croque dedans. Je savoure ce petit concombre on-ne-peut-plus-frais en revenant du jardin quand vlan que je me ramasse une partie de la structure métallique rouillée qui aide à soutenir les vignes sur le crâne. Choc, écho crânien de la collision. Je passe ma main sous mes cheveux et découvre un peu de sang. Pendant que je suis occupé à tenter d’élaborer un plan de secours au cas où c’est grave, Hajder m’emmène gaiement dans la maison, m’assied sur une chaise, et alors que je suis encore sonné je découvre une bouteille de raki maison juste devant moi, à la hauteur de mes yeux, puis il en déverse sur mon crâne, tamponnant la blessure. L’alcool se déverse sur ma tête, coule sur mon visage, et l’odeur de raki envahit mes narines. On répète l’opération trois fois. On mange ensuite le petit-déjeuner.

Avant de partir, ils me donnent un sac rempli de fromage, d’œuf, d’huile d’olive, d’olives, d’origan, de pain. Tout est fait maison, et j’en ai assez pour plusieurs repas. Je les remercie vivement et reprends la route. Quelle générosité.
Je passe au site archéologique de Byllis et le visite. Personne d’autre sous cette chaleur. Sur une colline avec une incroyable vue à trois cents soixante degrés. J’apprécie les petits détails ornementaux sur toutes les ruines.
Je partage ensuite mes fraises avec deux gars qui sont assis à la table. Aujourd’hui j’ai commencé à utiliser mon cache-cou comme bandeau sur le front pour empêcher le transpiration de tomber sur mon visage et dans mes yeux. Très pratique !

Belle route jusqu’à Gjirokastër dans la vallée Drino.



En arrivant dans à Gjirokastër, je trouve du Wifi, découvre qu’Ariane est aussi ici, et me dirige vers son auberge de jeunesse pour voir s’ils ont encore un lit. Positif, dans une autre chambre. Je me douche puis attends qu’elle revienne de sa ballade. Je suis trop content de la revoir ! On va manger avec « Jayjay », un Américain qui ne veut pas nous dévoiler son vrai prénom. Jeu de devinette tout le séjour. Trois introvertis à table chez Mapo pour manger de la nourriture traditionnelle. Leur moussaka n’est malheureusement pas végétarienne, je me rabats sur des légumes farcis. Super bon, mais portions un peu trop modestes. Le soir, on joue à Cards Against Humanity sur La terrasse de l’auberge tous ensemble. Au départ, je ne veux pas jouer à ce jeu car il me dégoute parfois, et je finis par gagner haut la main, un peu honteux mais fier quand même.