Dimanche 8 mai 2022

63km, 3h48.

Herceg Novi, Kotor.

Petit-déjeuner avec Antonela, elle me fait goûter les Oat Pops de Lidl. On sort ensuite dans le jardin, sous le soleil brillant de ce dimanche de messe auquel s’en va d’ailleurs bientôt toute la famille, et elle me montre les différentes parties de la maison, notamment le seul mur qui n’a pas brûlé et la suite d’éléments successifs de la reconstruction, ainsi que les montagnes pas très loin, derrière lesquelles se trouvent le Monténégro. Ils habitent tout près de la frontière mais ne la traversent jamais, me rappelant que c’est le même pays qui les a attaqués il n’y a pas si longtemps. Mais tout ça, c’est passé, me dit-elle. Elle ferme les yeux en inspirant un grand coup d’air et me dit qu’elle aime vivre ici, que c’est paisible et calme. Ils ont trois tortues dans le jardin qui se cachent dans les buissons qui jouxtent un grand tilleul. « À la fin de la guerre, mon père est revenu des montagnes et à ramené l’arbuste qui fait aujourd’hui cet arbre. Je me souviens encore quand il était petit comme ça », me raconte-t-elle en agitent les mains près de ses genoux. Maintenant, chaque année, ils récoltent ses feuilles pour en faire des tisanes. À ce moment, les cloches de l’église commencent à sonner au loin, brisant le paisible son de l’air et des chants d’oiseaux. Antonella sourit et me dit qu’elle adore entendre les cloches. Elle doit se presser de rejoindre ses parents à la messe, je range mes affaires et la remercie vivement. Ils m’ont donné leur adresse pour que je leur écrive lorsque j’arriverai en Inde.

J’approche la pointe à l’extrême-sud de la Croatie. Le paysage semble de plus en plus calme et comme détendu, et j’observe qu’il y a de plus en plus de cyprès par ici, alors que je n’en voyais presque jamais avant. Une petite montagne sépare les pays, et la frontière par laquelle je passe se situe juste à côté de la mer.

Route qui mène au Monténégro.
Des cyprès font leur apparition dans la flore locale.
Point de contrôle à la sortie de la Croatie.
Arrivée au Monténégro.

Quelques minutes après, mon frein avant se casse. J’essaie de le réparer au bord de la route mais n’y arrive pas. Je continue de rouler en entrant dans la baie de Kotor. Alors que je m’arrête à un café, un autre cyclotouriste m’apostrophe par derrière; c’est Oliver, un Suisse de Zurich qui va en Iran. Je sens tout de suite que je vais bien m’entendre avec lui et l’invite à s’asseoir avec moi. Habituel enchaînement de discussions sur nos vélos, notre matériel, comparaisons, astuces, super super, on s’entend bien et on décide de rouler ensemble jusqu’à Kotor. Entrée dans la baie papillonoïde, explosion du sens visuel qui est totalement ravi. La baie a une certaine réputation pour sa beauté, je n’en suis pas déçu. Un ferry permet de tricher et court-circuiter le papillon par son abdomen, écourtant les trente kilomètres nécessaire pour atteindre Kotor si l’on suit le contour de la silhouette de la bestiole. Mais on est des vrais, on va faire le tour. En pédalant côte à côte, on remarque un autre cyclotouriste qui a des tout petits sacs, on rigole de ce novice qui doit sûrement se faire un petit un-ou-deux jours de voyage autour de la baie, un petit rien du tout comparé à nous qui nous rendons en Asie, quoi. On l’interpelle et en fait non, c’est un jeune Allemand qui va à Istanbul avec un arrangement super léger. Tout son matériel est hyper-minimaliste et il a seulement neuf kilos de bagages, sacs compris. Impressionnant. On continue, puis on croise Sophie et Heinz, un couple de Belges qui font la côte depuis la Grèce. Heinz nous montre son dog-shower, un petit embout en silicone qui s’attache à une bouteille en plastique et qui sert à arroser les chiens d’eau en été, mais qu’il a recyclé en moyen de douche portative. Excellent. On cause un peu puis on se laisse vu qu’on va dans des directions opposées.

Oliver, Heinz, moi, Sophie.

On fonce ensuite le long de la baie, paysage grandiose, on se sent tout petit là-dedans. La baie est aussi plus grande qu’elle n’en a l’air, à la fois sur la carte et lorsqu’on la regarde depuis n’importe quel point depuis un de ses côtés. Tous les petits villages semblent dignes de s’y arrêter.

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Arrivé enfin à Kotor, on cherche une auberge de jeunesse et allons au Centrum Hostel. Souper à Teraća dans un joli décor près de la rivière qui fait le tour de la ville.

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