Mardi 5 avril 2022

38km, 2h32.

Izola.

Petit-déjeuner avec Mijntje, on discute entre autres du choix et du changement de carrière, de l’âge. Je vais ensuite visiter la Grotta Gigante, qui se trouve plus loin que je ne le pensais, à environ trois quart d’heure en bus. Arrivé sur place, au dessus du village de Prosecco, j’apprends avec un autre couple que le prochain tour guidé est à 14h. On aimerait manger, mais c’est très calme et tout est fermé. J’achète deux barres protéines à un wellness centre, pour un total de 372kcal. J’écris et je dessine dans leur salle d’attente. À 14h, je me rends à la grotte, trouve un distributeur de nourriture et introduit quelques piécettes pour avoir à manger. Notre guide arrive, on est une dizaine, le tour est en italien mais j’ai leur app et un flyer.

La grotte est la plus grande du continent. On s’enfonce d’abord dans une embouchure naturelle qui descend de plus en plus bas, sur des escaliers dont la structure est faite de lignes de chemin de fer données par l’Autriche à sa construction il y a une centaine d’années. Au loin on aperçoit une énorme caverne à laquelle on arrive bientôt, et on se retrouve dans une immense salle pleine de stalagmites et de stalactites de toutes les tailles. Les murs passent du blanc au jaune, au vert même à cause de la végétation qui pousse dû aux projeteurs. On est à cent mètres sous le sol. Deux tubes en plexiglas d’un diamètre de vingt centimètres tranchent la salle verticalement, c’est la protection pour deux pendules extrêmement précises qui sont utilisées par l’université pour mesurer les mouvements de la croûte terrestre. Ils sont capables de détecter des toutes petites variations et même la fonte des neiges dans les Alpes au printemps. Plus loin lors de la visite, il y a une autre partie de la grotte qui descend encore de cent cinquante mètres, pour arriver à seulement vingt mètres au-dessus du niveau de la mer. C’était vraiment une visite incroyable.

Profil de la grotte. La grande partie centrale fait 100m de hauteur.

Le temps que je revienne, monte les trois étages où se trouve l’auberge de jeunesse, me douche, dise au revoir, achète des provisions, descende tous mes sacs des trois niveaux et les accroches sur mon vélo, il est 18h lorsque je prends la route. Très tard, mais j’ai envie de dormir sous tente ce soir.

Ah, rouler à vélo ! Le vent qui fouette le visage, réveillant l’âme, et cette sensation de glisse couplé au sentiment d’aventure, qu’on va vers l’avant, à l’inconnu. C’est si simple, mais si excitant. À chaque fois que je reprends le guidon, je me sens vivant et je suis convaincu que voyager avec le vélo était la meilleure décision possible.

Je sors donc de Trieste, passage par une zone plus pauvre de la ville puis on doit gravir la colline qui se trouve au sud de la ville. Bientôt, c’est le passage en Slovénie ! Youhou !

He he.

À partir de là, la route est une ancienne étroite ligne de chemin de fer qui servait à acheminer les ressources dans la région qui a été reconvertie en piste cyclable et piétonne. Chemin donc plutôt plat qui passe de temps en temps dans des tunnels. Très joli ! Du peu que je vois de la Slovénie, le pays a l’air beau, les villes propres, l’infrastructure nickelle, les gens très gentils. C’est vraiment agréable. Le soleil se couche, il commence à faire nuit, je ne sais pas où je vais dormir. Vers 20h45, je croise un gars qui se promène seul et lui demande en anglais s’il aurait un jardin. Il a d’abord l’air pensif, méfiant, et je comprends rapidement qu’il réfléchit en fait à la meilleure solution qu’il est capable de m’offrir. On s’accorde pour que je pose ma tente chez ses parents, qui habitent à quelques centaines de mètres. Il me montre une salle de bain, qui se trouve dans une petite pièce à côté du garage ! Un peu comme vers Creazzo en Italie, c’est vraiment curieux pour moi ces salles de bain extérieures. Il me demande plusieurs fois ce dont j’ai besoin, si je veux manger avec lui ou si j’ai besoin d’une chambre intérieure, mais je l’assure que pour moi c’est déjà un luxe et que je suis très content comme ça. Il se soucie a cause du froid et de l’humidité, et quand je lui dis qu’il n’y a aucun problème, il blague en demandait si je suis un soldat militaire. Oh, loin de là. S’il savait que j’étais un petit préposé à l’assistance de la Protection Civile dont la plus grande compétence civique est de savoir monter une tente de secours en moins d’une heure… Il amène du jus de pomme que l’on boit ensemble, dilué avec de l’eau. Il veut me poser plein de questions à propos de mon voyage et n’arrête pas de regarder droit devant lui en disant que « now all this is very interesting ». Il s’appelait Branco. Quand il part, je mange du pain avec de la ricotta et des tomates séchées, je me douche hâtivement dans la salle de bain infectée d’araignées puis me couche.

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