Après avoir passé le week-end de Pâques à dire au revoir à mes amis et à mes proches, et terminer les quelques derniers soucis administratifs (quitter un pays bureaucratique, c’est pas facile!), je me lance aujourd’hui malgré les signes qui essaient de m’en dissuader: une vague de froid s’est installée dans tout le nord de l’Europe depuis quelques jours et a même laissé cette nuit une fine couche de neige sur le sol, des doutes et des questionnements existentiels de dernière minute me traversent l’esprit, j’ai encore cette exténuante fatigue latente dûe au long-covid, et il y a évidemment cette petite pandémie qui jette des incertitudes sur les possibilités de déplacement.
Mais l’appel de l’aventure est plus fort que tout ça! Je l’entend au loin, je suis attiré par lui, mais comme enchanté (au sens propre comme au figuré): une partie de moi sait très bien que je n’ai aucune idée de ce que je fais, mais je sais aussi qu’ultimement, cette sensation est normale. C’est Kundera qui disait:
L’homme ne peut jamais savoir ce qu’il faut vouloir car il n’a qu’une vie et il ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures. Il n’existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne, car il n’existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie, si la première répétition de la vie est déjà la vie même. C’est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même esquisse n’est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse qu’est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau.
Ainsi, c’est léger que je prend la direction du nord vers midi aujourd’hui, après avoir enfourché mon vélo de voyage rouge et noir chargé de ses quatre sacoches jaunes. Le nord, car parmis les pays limitrophes à la Suisse, c’est l’Allemagne qui offre aujourd’hui les meilleures chances de passage pour un touriste à vélo. Avec les restrictions d’entrée entre pays et régions qui changent tous les jours, j’ai dû prendre la décision de la direction à la dernière minute. Je commencerai donc mon voyage en suivant la route cyclable no. 59 direction Düdingen, que j’ai déjà entreprise quelques fois avec AP.
Une chose est sûre, la pandémie me forcera à devoir aviser et improviser mon chemin plus qu’en temps normal, en tout cas dans un premier temps. On verra où le vent me mène, comme on dit.
Je suis maintenant nomade, sans destination fixe, ni objectif fixe. Ceux-ci s’écriront, au fur et à mesure que viendront les réponses – et d’abord les questions – liés à mon voyage. Je collecterai les pensées sur ce blog pour garder une trace de mon aventure, et tenterai aussi de parler de l’aspect technique du voyage à vélo.
À bientôt! 🚲
4 réponses sur « C’est parti! »
Wishing you a wonderful and happy experience on your cycling adventure Christopher.Looking forward to reading your blog… Lots of love ❤️😍
Thanks 🙂
L’esprit de l’aventure t’a donc bien envoûté et te voilà parti. J’espère que la première nuit – glaciale – ne fut pas trop rude et que les loups ne se sont pas trop approchés !
Je te souhaite une belle aventure, un beau voyage et beaucoup de découvertes, internes et externes. Carpe diem ! 🚴🏕️👍
Mes pensées t’accompagnent 😍😍😍
Merci 🙂 le froid est rude la nuit et je ferai vraiment la fête lorsque les températures plus clémentes viendront 🙏🏻