57km, 3h59.
Ston, Mali Ston, Doli, Slano, Trsteno.
Continue la descente pour sortir de la presqu’île de Pelješac. En fait, ce pont et le passage par la presqu’île pour remonter la Croatie est vraiment un énorme projet. De grandes routes sont en construction et déchirent le paysage à travers les forêts. Comme le pont n’est pas encore ouvert, la route n’est pas très utilisée, et la vue de ces grandes routes propres déserte donne un sentiment étrange, incommode, presque nauséeux.
À l’isthme de Pelješac, j’arrive vers Ston et découvre une longue muraille qui est étrange d’abord parce qu’elle est construite sur une colline raide, et ensuite parce qu’elle a une forme concave, et en la voyant je ne comprends rien à son utilité ni pourquoi on a construit cela.
Je m’approche donc et tente de voir si je peux en apprendre plus. Je trouve un flyer qui m’explique que la muraille a été construite rapidement par les Ragusiens en 1358 après avoir reconquis Ston, pour protéger leur région et la péninsule. Long de sept kilomètres, c’était une prouesse architecturale inédite pour son temps et elle reste aujourd’hui la deuxième plus long muraille au monde après la Grande de Chine. Au moment de repartir, je vois trois cyclotouristes à l’arrêt. On va boire un café ensemble. Ils sont tous les trois Allemands, Eileen et Fabrice en couple, qui ont rencontré Richard hier, et ils roulent aujourd’hui ensemble pour remonter la côte.
Je continue ensuite ma route, longues montées (et leur Ragusa), belles vues sur les îles croates, encore et toujours. C’est bientôt les dernières.
Il commence à pleuvoir, je reste au sec équipé de ma panopluie. Je décide d’essayer un camping pour la première fois de mon voyage. J’en trouve un à Trsteno, juste à côté d’un grand arboretum. À part un couple qui dort dans leur voiture aménagée, le lieu est vide sous le temps grisailleux et la fine pluie qui tombe encore, trempant l’herbe des places pour tentes qui n’a visiblement pas encore été coupée cette saison. Des arbres alignés séparent les différentes parcelles, et au centre du camping se trouve un petit bâtiment où se situe la réception, puis les douches, les toilettes et des lavabos. Je dois crier fort pour appeler le propriétaire, un vieil homme qui arrive chancelant sur une béquille. Le camping est difficilement entretenu et est très rudimentaire, mais je m’assure qu’il y a de l’eau chaude à la douche, première et presque unique raison pour laquelle je paierais les dix euros que coûte la place. Je monte la tente sous un arbre pour m’abriter tant bien que mal de la pluie, lave mes pots sales de la veille, puis cuisine et chauffe mon repas. En mangeant, je me surprends à avoir un fort besoin d’aller parler au couple allemand pour satisfaire un besoin de contact social. Avec ces conditions météorologiques, une communication humaine est très réconfortante et je suis content d’aller leur parler même si ce n’est que pour échanger deux mots. Je nettoie à nouveau les ustensiles, puis me réfugie sous la tente après un peu plus de deux heures d’opérations depuis que je suis arrivé. Je m’allonge avec satisfaction à l’intérieur de mon sac de couchage sur mon matelas gonflable; après m’être occupé de tâches si basiques, peut-être fastidieuses mais auquel je prends tout de même beaucoup de plaisir, c’est très gratifiant de n’avoir rien d’autre à faire que de me coucher et me reposer, content d’avoir un endroit où dormir à l’abri de la pluie, d’avoir mangé, et d’être propre. Un grand sourire au visage et à l’âme, je m’endors rapidement.
2 réponses sur « Vendredi 6 mai 2022 »
Hi Christopher. Last year I spent 5 days in same place…Ston. My cousin live there and she have one shop. The place is popular for salt extraction to . Take care.
Thank you for your comment Sanja😊 forgot to say about the salt extraction, true.